Un voleur en pantoufles

Eugène Ferdinand Victor MERCIER est le type même du petit voleur récidiviste, petit par sa taille, 1m 54, petit par ses larcins, essentiellement des vols de vêtements, mais il sera cependant lourdement condamné.

Né le 17 août 1858 à Paris, il avait déjà une sœur, Marie Eugénie, née le 30 décembre 1855. Ses parents, Eugène Nicolas MERCIER, employé, et Eugénie Claudine ROY, couturière, se marieront un mois après sa naissance, le 9 septembre 1858.  Ils auront encore un fils, Ferdinand Arthur, né le 14 septembre 1859.

Famille MERCIER – Heredis – Famille XXL

Eugène Ferdinand Victor apprend le métier de briquetier, mais il traine à droite et à gauche, et son premier contact avec la justice date de 1875. Il a alors 17 ans et il est condamné, le 4 septembre, à 15 jours de prison pour vol et vagabondage, par le Tribunal de la Seine, peine qui est alourdie le 20 octobre, par le Tribunal de Versailles, à 2 mois de prison.

Entré à la maison d’arrêt de Versailles, le 28 septembre 1875, le registre d’écrou nous apprend qu’il était vêtu d’une casquette noire, d’une jaquette et d’un pantalon gris, et d’une chemise bleue. A ses pieds, il n’avait pas de chaussures, mais des pantoufles.

registre d’écrou – maison de la justice et d’arrêt – Versailles – 2Y4 34 120Y 41 – AD Yvelines

A partir de là, c’en est fini pour lui. A sa sortie de la maison de correction où il est envoyé, il continue à voler.

Il écope, le 28 mars 1876, de 8 mois de prison pour vol, par le Tribunal de la Seine. Il ne bénéficiera que de quelques mois de liberté, où il exercera le métier de garçon boucher, mais retournera en cellule le 20 avril 1877, condamné à un mois de prison, toujours pour vol.


L’accumulation de ces vols avec effraction, qu’il pratiquait avec de fausses clés, le mène une dernière fois devant la Cour d’Assises de Paris, le 18 juin 1878.

extrait du « Petit Parisien » – 20 juin 1878 – page 3 – Retronews

Il a alors 19 ans et demeure, en principe, 38 Boulevard de la Chapelle, à Paris (18ème).

A la suite de ses séjours en prison, il s’est fait tatouer un signe à la joue droite.

Ses dernières effractions, il les avait commises en avril 1878, et avait dérobé :

  • Deux blouses, une paire de chaussettes, un sac et un couteau, au préjudice du sieur NOZIERES,
  • Une somme d’argent, deux pantalons, un paletot, deux gilets, cinq mouchoirs, quatre chemises et une blouse, au préjudice du sieur CHALVET,
  • Deux paletots, au préjudice du sieur PORTEFAIX,
  • Un gilet de chasse, au préjudice du sieur SENGUES.

Il avait aussi tenté, sans succès, de commettre un nouveau vol chez le sieur SENGUES, mais il avait été dérangé dans son exécution.

Pour ces méfaits, la Cour condamne Eugène Ferdinand Victor MERCIER, le 18 juin 1878, à la peine de 7 ans de travaux forcés et 20 ans de surveillance.

Arrêts Cour d’assises de la Seine – D1U8 64 – Archives de Paris

Un mois plus tard, le 15 juillet 1878, il arrive au dépôt de l’Ile de Ré.


Au bagne, il serait passé en 1ère classe le 10 juillet 1883, sans une mutinerie, qui le fait rétrograder en 3ème classe.

Il passera finalement en 1ère classe le 7 avril 1885, et en 4.1 n° 4876, le 22 juin de la même année, ce qui correspond à la date à partir de laquelle il était libérable.

Il décèdera onze ans plus tard, le 26 juin 1896, à l’Ile Nou. Il avait 37 ans.

En France, ses parents décèderont en 1883, à quelques mois d’intervalle, à leur domicile parisien du 192 rue de Crimée, dans le 19ème. Son père, Eugène Nicolas MERCIER, décédé le 4 octobre 1883, sera inhumé le lendemain dans le Cimetière parisien de Saint-Ouen. Sa mère, Eugénie Claudine ROY, décédée le 24 décembre 1883, sera inhumée le 26 dans le Cimetière de Belleville.

Marie Eugénie, sa soeur, couturière, donnera naissance à un fils naturel prénommé Henri, avec Henri ENGLER, restaurateur, en 1879, l’année d’après le départ d’Eugène Ferdinand Victor au bagne. Elle projettera d’épouser le père de son enfant en 1880, mais le mariage sera annulé, et elle décèdera célibataire, en 1909 à Paris.

On ne sait pas ce qu’est devenu Ferdinand Arthur, le frère d’Eugène Ferdinand Victor MERCIER, né en 1859.


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